LES INVASIONS BARBARES

Date de référence : 300

Tu aimes l’Histoire et tu as bien rai­son ! Aujourd’hui, je vais te racon­ter l’histoire des grandes inva­sions, phé­no­mène qui fut l’une des causes prin­ci­pales de la chute de l’empire romain.

Regarde d’abord cette frise chro­no­lo­gique : Depuis l’an 27 av. Jésus-Christ, Rome est deve­nu un empire, diri­gé par un empe­reur. Jusqu’au IIème siècle ap. Jésus-Christ, cet empire s’étend sans cesse et englobe désor­mais toute la Médi­ter­ra­née, une impor­tante par­tie de l’Europe ain­si que l’Asie mineure et l’Égypte !

Pour défendre leurs ter­ri­toires, les Romains s’appuient sur des fron­tières natu­relles comme les fleuves mais aus­si sur le Limes, une ligne for­ti­fiée com­po­sée de puis­sants rem­parts, de camps retran­chés ou par­fois juste de tours de gardes. Depuis cet ouvrage, les Romains sur­veillent les rivages du Rhin et du Danube, les deux grands fleuves d’Europe qui marquent la limite de l’expansion romaine. De l’autre côté, on trouve les peuples dits « Bar­bares » qui sont prin­ci­pa­le­ment des Ger­mains. Quand ils ne se font pas la guerre entre eux, comme leurs voi­sins les Gau­lois, ces Ger­mains essayent de pas­ser le Limes pour aller piller les riches pro­vinces romaines.

Au début, la Rome impé­riale connaît une grande sta­bi­li­té poli­tique grâce aux règnes assez longs de ses empe­reurs… entre 10 et 20 ans géné­ra­le­ment. L’empire peut ain­si consa­crer toute la puis­sance de ses légions à la pro­tec­tion de ses frontières.

La situa­tion se dégrade au IIIe siècle ap. Jésus-Christ. L’Empire tra­verse alors une longue période de crise poli­tique durant laquelle de nom­breux pré­ten­dants s’affrontent pour la cou­ronne impé­riale. L’armée romaine est divi­sée, chaque légion appor­tant son sou­tien à tel ou tel prétendant.

Les bar­bares pro­fitent de cette période anar­chique pour atta­quer et piller les ter­ri­toires de l’empire. Cette situa­tion dure jusqu’au règne de l’empereur Dio­clé­tien. A par­tir de 284, celui-ci met un terme à la guerre civile qui déchire l’Empire et refoule les Ger­mains au-delà du Limes.

C’est alors que sur­vient un nou­veau peuple bar­bare, en pro­ve­nance des steppes de l’est : Les Huns. Dès la fin Du IVe siècle, les Huns chassent les peuples ger­ma­niques. Répu­tés pour la puis­sance de leurs arcs courbes et leurs petits che­vaux endu­rants, ces guer­riers redou­tables offrent un choix simple à leurs enne­mis : la sou­mis­sion ou la mort.

Ain­si, à la suite de la défaite des Goths, l’un des peuples ger­ma­niques vivant au nord de la Mer noire, une par­tie d’entre eux se sou­met au nou­vel enva­his­seur. D’autres, les Wisi­goths, pré­fèrent s’enfuir et tra­ver­ser le Danube pour deman­der la pro­tec­tion des Romains.

Mais les Romains voient d’un mau­vais œil un tel afflux de popu­la­tion. Les choses dégé­nèrent : en 378, à la bataille d’Andrinople, face à une gigan­tesque armée bar­bare, les Romains subissent une écra­sante défaite et leur empe­reur, Valens, est tué durant la bataille. Les Wisi­goths sont alors libres de leurs mou­ve­ments et ravagent les régions romaines : la Grèce, les Bal­kans, l’I­ta­lie et enfin Rome, en 410. Le choc est énorme dans tout le monde « civi­li­sé » : la capi­tale des Romains est prise et pillée.

D’autres peuples tra­versent la fron­tière, par­fois paci­fi­que­ment, comme les Francs qui s’é­ta­blissent dans le nord de la Gaule. Mais le plus sou­vent, ces migra­tions pro­voquent des affron­te­ments. Ain­si en 406 une impor­tante coa­li­tion de peuples ger­ma­niques com­pre­nant des Van­dales, des Bur­gondes, des Suèves et des Alains tra­verse le Rhin gelé et pille la Gaule. Cer­tains d’entre eux vont jusqu’à tra­ver­ser les Pyré­nées et s’ins­tallent dans la pénin­sule ibé­rique, c’est-à-dire l’actuelle Espagne.Les Van­dales tra­versent le détroit de Gibral­tar et fondent un nou­veau royaume en Afrique du nord d’où ils peuvent mener des raids de pira­te­rie jusqu’à Rome.

Pour­tant, l’Em­pire n’est pas encore tota­le­ment mort. Afin de faire ces­ser les pillages, les diri­geants romains pro­posent aux peuples bar­bares des terres où s’installer paci­fi­que­ment. En échange, ces bar­bares s’engagent à ser­vir dans l’ar­mée romaine et prennent alors le nom de peuples fédé­rés. C’est sur la base d’un tel accord que, par exemple, les Wisi­goths obtiennent de fon­der un royaume autour de Toulouse.

Seuls les Huns, com­man­dés par leur ter­rible chef, le célèbre Atti­la, refusent obs­ti­né­ment des ter­ri­toires. Fina­le­ment, c’est Aetius, l’un des der­niers géné­raux romains, qui décide de les affron­ter aux champs Cata­lau­niques en 451. Mais ne va pas croire que l’armée d’Aetius n’est com­po­sée que de Romains. Sur le champ de bataille, les deux armées qui s’affrontent sont consti­tuées en majo­ri­té de Ger­mains. Pour se défendre, l’empire romain est donc désor­mais obli­gé de faire appel à ces fameux bar­bares qu’elle com­bat depuis si longtemps.

Si la bataille des champs Cata­lau­niques voit les Romains et leurs alliés triom­pher d’Attila, ce n’est en réa­li­té qu’un court répit pour l’empire. En effet, le pou­voir impé­rial étant de plus en plus fra­gi­li­sé, les peuples fédé­rés, alliés à Rome, prennent leur indé­pen­dance et se reven­diquent cha­cun comme les véri­tables suc­ces­seurs des Romains. Le der­nier empe­reur romain, Romu­lus Augus­tus, n’exerce d’ailleurs pas de vrai pou­voir. Il est ren­ver­sé en 476 par le chef bar­bare Odoacre, ce qui marque la dis­pa­ri­tion défi­ni­tive de l’empire romain d’occident.

Fina­le­ment, que dois-tu rete­nir à pro­pos des Grandes Invasions ?

- Durant les grandes inva­sions, les peuples « bar­bares » s’ins­tallent dans les ter­ri­toires de l’empire romain, en par­ti­cu­lier en 406 ap. Jésus Christ lorsque plu­sieurs d’entre eux tra­versent le Rhin gelé pour péné­trer en Gaule romaine.

- Pour les Romains, c’est une longue période de chaos et d’ins­ta­bi­li­té durant laquelle Rome est pillée plu­sieurs fois.

- Cer­tains peuples ger­ma­niques traitent paci­fi­que­ment avec Rome qui les engage dans son armée. C’est le cas des Francs ou des Wisigoths.

- La plus grande menace, les Huns, est fina­le­ment vain­cue en 451 lors de la bataille des champs Catalauniques.

– Mais cela n’empêche pas le pou­voir impé­rial, très affai­bli, de s’effondrer défi­ni­ti­ve­ment en 476. Les peuples bar­bares prennent alors leur indépendance.

C’est ain­si que s’ouvre la période des royaumes bar­bares qui vont s’affronter pour la conquête des anciens ter­ri­toires romains ! Nous sommes alors à l’aube du Moyen Age. Mais ceci est une autre histoire…

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