Bonjour, tu aimes l’Histoire et tu as bien raison ! Aujourd’hui, je vais te raconter l’histoire d’un personnage dont les aventures font rêver tous les enfants de ton âge : le chevalier du Moyen Age .
Regarde cette frise chronologique, le Moyen Âge s’étend à peu près du Vème au XVème siècle. Mais c’est à partir du XIème siècle que la chevalerie se développe dans toute l’Europe féodale. D’abord comment devient-on chevalier ?
L’apprentissage commence dès l’âge de sept ans. L’enfant est placé chez un seigneur, lui aussi chevalier, qui devient son parrain. C’est là qu’il gravit toutes les étapes de son éducation. En tant que page, il apprend à monter à cheval, à prendre soin des montures, à chasser mais aussi à servir la dame du seigneur . Plus tard, dans les tournois, il assiste le chevalier et lui porte son bouclier, aussi appelé écu d’où son nom d’écuyer.
Un jour enfin, il est jugé digne d’entrer en chevalerie ! Arrive alors le grand jour, celui de la cérémonie de « l’adoubement ». Lors de celle-ci, l’écuyer reçoit d’abord, sur la nuque ou l’épaule, un coup que lui assène son parrain avec le plat de son épée. Ce dernier prononce en même temps les paroles rituelles le faisant chevalier et lui remet ensuite son épée. Certaines épées de chevalier sont d’ailleurs célèbres. Tu connais peut-être Excalibur, l’épée tirée du rocher par le Roi Arthur, le plus connu des chevaliers de la table ronde. Mais il y a aussi Joyeuse, l’épée sacrée de Charlemagne que tu peux encore admirer au musée du Louvre à Paris.
Le chevalier se voit aussi remettre son bouclier, ses éperons et enfin sa bannière. Ce drapeau, tout comme son bouclier, porte le blason du chevalier, c’est à dire le symbole qui l’identifie aux yeux de ses compagnons ou de ses ennemis.
Voyons les autres pièces de son équipement : Il y a le casque, appelé heaume, la cotte de maille, appelée haubert et le baudrier, cette grosse sangle de cuir à laquelle est suspendue son épée. Vient ensuite l’armure qui, au fil du temps s’enrichit de nouvelles pièces apportant au chevalier une meilleure protection. C’est pourquoi, à la fin du Moyen Age, le poids de cette armure peut atteindre 25 kg !
Enfin, n’oublions pas la monture du chevalier, le fier destrier qui l’emporte au combat.
Eh oui, le chevalier est d’abord un combattant d’élite qui se lance volontiers dans la bataille, surtout si ça lui permet de s’enrichir ou de séduire le cœur d’une belle dame. A ce propos, parlons un peu des tournois. Il s’agit de véritables spectacles lors desquels les chevaliers s’affrontent, parfois au péril de leur vie, pour prouver leur bravoure et s’entraîner pour la guerre. Il y a également les joutes qui, contrairement aux tournois, n’opposent que deux chevaliers et dans lesquelles le but est de renverser l’adversaire.
Ces jeux meurtriers ne plaisent pas à tout le monde, en particulier l’Église chrétienne qui tente, en vain, de les interdire. En effet, rappelons-nous qu’être chevalier dans l’Europe du Moyen Age, c’est aussi être de religion chrétienne. L’Église cherche d’ailleurs à influencer la chevalerie par divers moyens, par exemple en introduisant, dans la cérémonie de l’adoubement, bénédictions et prières. Elle incite aussi les chevaliers à faire le bien en défendant « la veuve, l’orphelin et le pauvre » ou bien en leur interdisant de nuire aux paysans. Enfin, elle appelle les chevaliers à partir en croisade pour défendre la terre sainte.
Car si nous admirons autant les chevaliers du Moyen Age, c’est aussi parce que, tels les super Héros de l’époque, ils sont animés par les valeurs chevaleresques : la bravoure, la loyauté et la générosité. D’ailleurs, lorsqu’ils ont des fils, ils cherchent à leur transmettre ces valeurs afin qu’à leur tour, ils deviennent chevaliers. C’est ainsi que le titre de chevalier va devenir progressivement héréditaire, se transmettant de père en fils.
Maintenant, voyons si tu connais quelques-uns de ces célèbres chevaliers :
A la tête de la première croisade en terre sainte, ce chevalier franc reprend la cité de Jérusalem des mains des Musulmans et en devient le protecteur. C’est … Godefroy de Bouillon !
En parlant de terre sainte, quel est ce roi chevalier de la fin du XIIème siècle, incarnant parfaitement l’idéal des chevaliers de la Table Ronde et s’étant vaillamment battu durant la 3ème croisade contre les troupes sarrasines du sultan Saladin ? c’est … Richard Cœur de Lion !
Voyons maintenant ce chevalier rusé, qui, durant la guerre de 100 ans, parvient notamment à s’emparer du château de Grand-Fougeray, en Bretagne, en se déguisant en bûcherons avec 30 de ses soldats. C’est … Bertrand du Guesclin !
Enfin, notre dernier chevalier est un héros de la Renaissance qui eût l’honneur d’accorder le titre de chevalier au roi François 1er, à l’issue de la bataille victorieuse de Marignan. C’est … le chevalier Bayard, sans peur et sans reproche !
Finalement, que dois tu retenir à propos de la Chevalerie ?
- Le chevalier apparait dans l’Europe féodale du XIème au XVème siècle.
- D’abord écuyer, il devient chevalier lors de la cérémonie de l’adoubement.
- Il porte un équipement composé principalement de son épée, son bouclier, son heaume, son haubert et sa bannière qui porte son blason
- Dans les tournois ou sur le champ de bataille, il se bat en respectant les valeurs de bravoure, de loyauté et de générosité.
- L’Église incite les chevaliers à défendre les plus faibles et à partir en croisade
- Parmi les chevaliers célèbres, tu peux retenir Godefroy de Bouillon, Bertrand Du Guesclin ou encore le chevalier Bayard.
Avec l’apparition de la poudre et du canon, les chevaliers disparaissent du champ de bataille. Le développement des armes à feu conduit à la constitution d’armées de plus en plus grandes dans lesquelles les chevaliers n’occupent plus la place de combattants d’élite mais celle d’officiers dirigeant les armées du roi. Mais ceci est une autre histoire…