CHÂTEAU DE VERSAILLES

Tu aimes l’Histoire et tu as bien rai­son ! Aujourd’hui, je vais te racon­ter l’histoire du châ­teau de Ver­sailles, l’un des plus beaux monu­ments du patri­moine français.

Regarde la frise chro­no­lo­gique : depuis sa construc­tion, ce fabu­leux châ­teau a vu pas­ser les per­son­nages les plus pres­ti­gieux de l’histoire de France.

Tout com­mence en 1607, lorsque le roi Hen­ri IV emmène son fils, le dau­phin et futur Louis XIII, pour sa pre­mière par­tie de chasse dans les forêts qui entourent alors Ver­sailles. C’est là que Louis XIII, deve­nu roi à son tour, décide de faire construire un relais de chasse qui devient bien­tôt sa rési­dence de cam­pagne préférée.

En réa­li­té, c’est avec Louis XIV que Ver­sailles accède au rang de prin­ci­pale rési­dence royale. A par­tir de 1661, ce der­nier lance en effet les pre­miers grands tra­vaux de trans­for­ma­tion du châ­teau. Sans attendre la fin de ces tra­vaux qui dure­ront une grande par­tie de son règne, Louis XIV y séjourne avec tous les nobles de sa cour. Vivre à Ver­sailles et assis­ter aux grandes fêtes don­nées par le roi, telles les Fêtes des plai­sirs de l’île enchan­tée en 1664, est alors un hon­neur très recher­ché par­mi les cour­ti­sans. C’est aus­si pour Louis XIV une manière de s’assurer leur obéis­sance car il garde de son enfance, le très mau­vais sou­ve­nir de la Fronde, cette révolte qui l’avait obli­gé à fuir Paris en pleine nuit.

Pour embel­lir le châ­teau, le roi fait appel aux plus talen­tueux artistes de l’époque : Louis Le Vau dirige les tra­vaux d’extension en se ser­vant du thème du soleil, l’emblème du roi. André Le Nôtre se voit confier la concep­tion des gigan­tesques jar­dins qu’il agré­mente de magni­fiques essences d’arbre, de belles sta­tues et d’incroyables fon­taines à eau. Enfin, Charles Le Brun est char­gé de la déco­ra­tion inté­rieure du châ­teau. C’est à lui qu’on doit notam­ment les beaux tableaux qui ornent salons et appar­te­ments. Mais le temps passe et il revien­dra fina­le­ment à l’architecte Jules Har­douin-Man­sart de ter­mi­ner les tra­vaux du châ­teau qui lui doit en par­ti­cu­lier l’éblouissante gale­rie des Glaces ou le Grand Trianon.

En 1682, Louis XIV s’installe défi­ni­ti­ve­ment à Ver­sailles, fai­sant ain­si du châ­teau le siège de son gou­ver­ne­ment. C’est dans ce palais tout entier dédié à la gloire et à la puis­sance du Roi-Soleil que sont reçus les repré­sen­tants des nations étran­gères comme le doge de Gènes ou l’ambassadeur de Perse.

C’est ensuite au tour du roi Louis XV d’habiter le châ­teau. Ce der­nier y invite, à l’occasion de somp­tueuses fêtes, de grands artistes comme, en 1763, le jeune Mozart, célèbre com­po­si­teur de musique autrichien.

La même année, la France est obli­gée, après plu­sieurs années de guerre, de céder ses pos­ses­sions en Inde ain­si que le Cana­da à sa vieille enne­mie, l’Angleterre. C’est au roi Louis XVI qu’il revien­dra de ven­ger cette défaite en aidant les colons amé­ri­cains à lut­ter pour leur indé­pen­dance contre la tutelle anglaise à par­tir de 1776. Pour scel­ler cette alliance, le repré­sen­tant de la toute jeune répu­blique amé­ri­caine, Ben­ja­min Frank­lin, se rend en France pour y ren­con­trer le roi. Et devine où a lieu cette ren­contre ? à Ver­sailles bien sûr 

Une autre révo­lu­tion est liée à l’histoire du châ­teau de Ver­sailles : la Révo­lu­tion fran­çaise. Sou­viens-toi : A cause d’une crise éco­no­mique et des dif­fi­cul­tés finan­cières du royaume, le roi Louis XVI est contraint de convo­quer les États-Géné­raux, l’assemblée des repré­sen­tants du peuple afin de déci­der des réformes néces­saires. A la suite de l’échec de cette démarche et de la dégra­da­tion des rela­tions entre le roi et la nou­velle assem­blée natio­nale, une troupe, com­po­sée essen­tiel­le­ment de femmes, se rend à Ver­sailles le 5 octobre 1789 et oblige la famille royale à reve­nir à Paris. Le sym­bole est très fort : Le châ­teau de Ver­sailles cesse d’être la rési­dence des rois. Une page de l’Histoire de France vient de se tourner.

Après la Révo­lu­tion, le châ­teau abrite un dépôt d’œuvres d’art et un musée, ce qui le met à l’abri du van­da­lisme des révo­lu­tion­naires. Napo­léon 1^er, conscient de l’image néga­tive que le peuple asso­cie à ce palais, refuse de s’y installer.

Il faut attendre l’accession au trône de Louis-Phi­lippe, en 1830, pour que Ver­sailles connaisse un véri­table renou­veau. Pas­sion­né d’histoire et sou­hai­tant récon­ci­lier les Fran­çais divi­sés depuis la Révo­lu­tion, ce monarque décide d’y créer un musée « dédié à toutes les gloires de la France ». Ouvert en 1837, le musée s’appuie notam­ment sur la gale­rie des Batailles, riche­ment déco­rée de tableaux illus­trant les grandes vic­toires fran­çaises de Clo­vis à Napoléon.

En 1870, le châ­teau est le théâtre d’un évé­ne­ment plus sombre. La France, bat­tue et enva­hie par son voi­sin la Prusse, voit son diri­geant, le chan­ce­lier Bis­marck, pro­cla­mer dans la gale­rie des Glaces la fon­da­tion de l’Empire alle­mand. Presque 50 ans plus tard, c’est dans cette même gale­rie des Glaces que sera signé le trai­té de paix qui met fin à la ter­rible pre­mière Guerre mondiale.

Depuis la Seconde Guerre mon­diale, les diri­geants fran­çais font à nou­veau du châ­teau, le lieu pri­vi­lé­gié de récep­tions fas­tueuses aux­quelles l’avaient habi­tué ses pre­miers occu­pants. C’est aus­si le lieu de réunion de l’Assemblée Natio­nale et du Sénat pour des votes importants.

Fina­le­ment, que dois tu rete­nir à pro­pos du châ­teau de Versailles ?

• C’est une des plus belles expres­sions du génie artis­tique fran­çais. Nous le devons à des artistes comme Le Vau, Le Nôtre, Le Brun et Mansart.

• C’est un haut lieu du pou­voir royal, en par­ti­cu­lier celui de Louis XIV, le Roi-Soleil, qui s’en ser­vit pour expo­ser, notam­ment à l’égard des autres monar­chies, l’étendue de sa puissance.

• C’est un châ­teau où sont pas­sés tous les grands per­son­nages de l’Histoire de France, depuis sa pre­mière fon­da­tion sous Louis XIII.

• C’est un héri­tage pré­cieux et l’un des plus beaux sym­boles de la culture fran­çaise que nous nous devons de protéger.

Ver­sailles est la mani­fes­ta­tion d’une France rayon­nante, admi­rée pour ses créa­tions artis­tiques non seule­ment en matière archi­tec­tu­rale mais aus­si en matière de lit­té­ra­ture, de musique ou encore de pein­ture. Ce n’est pas pour rien si le XVIIème siècle, celui de Louis XIV, est appe­lé « le grand siècle ». Mais ça, c’est une autre histoire…