Bonjour, tu aimes l’Histoire et tu as bien raison ! Aujourd’hui, je vais te raconter l’histoire des Médicis.
Regarde cette frise chronologique. Nous sommes en Italie aux XVème et XVIème siècles, dans cette période qu’on appelle la Renaissance. Alors qui sont les Médicis ? A l’origine, c’est une famille de propriétaires terriens, qui vient de Toscane, une région d’Italie. Au début du XIIIème siècle, les Médicis s’installent à Florence, une cité riche et puissante. Mais pourquoi cela ?
Pour le comprendre, il faut revenir au Moyen Age. Dès le XIème siècle, l’Italie connaît des bouleversements importants car la population ne cesse de croître, surtout dans les villes. Comme l’Italie n’est pas un royaume unifié, elle se partage en une multitude de cités. Les plus puissantes sont Florence, Gênes, Milan ou Venise. Et La plupart sont vassales de l’empereur du Saint Empire romain germanique : elles lui doivent obéissance. Mais à vrai dire, l’Empereur éprouve bien des difficultés à se faire obéir de ces sujets éloignés du cœur de l’empire ! Ses représentants rencontrent l’influence grandissante d’une nouvelle catégorie sociale enrichis par le commerce : les bourgeois. À Florence, les Médicis font partie de cette bourgeoisie marchande.
A la différence de la France, le système féodal est en train de disparaître en Italie. Le pouvoir est dans les mains des villes. Celles-ci prennent possession des terres autour d’elles et se constituent en « Communes ». C’est l’élite marchande dont je viens de te parler qui dirige. Evidemment, ça ne plaît pas à l’Empereur ! Déjà en lutte avec le Pape, celui-ci tente de rétablir son autorité sur les communes. Peine perdue ! Les cités finissent par obtenir définitivement leur indépendance. Et les Médicis alors, comment profitent-ils de ces changements ?
Les Médicis sont devenus des marchands et des banquiers. Et Côme de Médicis, dit Côme l’Ancien, gère avec talent la banque familiale. Il investit dans le commerce florissant de la laine et de la soie. Il est si prospère qu’il prête de l’argent aux Papes et aux Rois. Tu imagines un peu ! Il s’intéresse aussi beaucoup à la politique. Il se montre proche du peuple et se crée des amis parmi les puissants de Florence en soutenant financièrement ceux qui veulent accéder aux fonctions de magistrats de la ville. Avec lui, c’est donnant-donnant : ceux qu’il a aidé lui doivent alors des faveurs. Grâce à ça, Côme parvient à prendre le contrôle de Florence. Parallèlement, les Médicis soutiennent les arts, notamment l’architecture, la sculpture ou la peinture. Côme s’intéresse en particulier aux manuscrits anciens et ouvre la première bibliothèque publique d’Europe ! C’est la Renaissance italienne.
Après Côme, c’est au tour de son petit-fils, Laurent le Magnifique de marquer l’histoire des Médicis ! Florence est alors une cité prospère, symbole de l’essor intellectuel et artistique de la Renaissance. Pour mieux contrôler la ville, Laurent fait modifier ses institutions à son profit. Il maintient la paix entre les cités italiennes et favorise le commerce, et donc le développement de ses propres affaires. Evidemment, la puissance des Médicis va leur attirer des ennemis !Tu penses bien ! Qu’il s’agisse du Pape Sixte IV qui souhaite étendre la puissance de l’État pontifical ou des nobles qui ont perdu le pouvoir politique à Florence, Laurent va devoir être vigilant…
Eh oui, contrôler une « commune » n’est pas sans danger ! Ainsi, en 1478, la famille des Pazzi organise un complot contre les Médicis pour prendre le pouvoir à Florence. Le propre frère de Laurent y trouve la mort ! Mais la tentative échoue finalement. Quelques années plus tard, en répercussion, Laurent renforcera encore son contrôle sur la cité. Si « le Magnifique » est habile pour la politique, il est moins compétent que son grand-père Côme pour la gestion des affaires. Avec lui, la Banque des Médicis va connaître un déclin.Mais Laurent n’y pense guère, occupée plutôt par la poésie à laquelle il excelle. Grand mécène, il accorde sa protection à de nombreux artistes comme Botticelli, Léonard de Vinci ou Michel-Ange. Tu as sans doute entendu parler du célèbre peintre de la Joconde et celui de la chapelle Sixtine ?
Et l’aventure des Médicis ne s’arrête pas là. Après lui, la famille continue de marquer l’histoire de Florence et de l’Italie, mais aussi celle de la France ! Notre pays leur doit deux reines. Elles ont l’une comme l’autre assuré la régence en attendant l’accession au trône du Dauphin, l’héritier de la Couronne.
La première, Catherine de Médicis, est un personnage majeur de notre histoire, au moment des guerres de religion qui ensanglantent la France au XVIème siècle. Ayant perdu très tôt son mari, le roi Henri II, Catherine tente de conserver l’unité du royaume et de réconcilier catholiques et protestants qui s’affrontent ouvertement pendant la deuxième moitié du XVIème siècle, notamment avec le massacre de la Saint-Barthélemy en 1572.
La seconde reine est la femme d’Henri IV, Marie de Médicis. Mère du futur Louis XIII, elle hérite de la régence à la suite de l’assassinat de son mari en 1610 par Ravaillac. Si Catherine était une habile politique, Marie est maladroite dans l’exercice du pouvoir royal. […] Elle s’entoure de conseillers italiens impopulaires dont un certain Concino Concini. Les grands aristocrates du Royaume en profitent pour désobéir au pouvoir royal et les protestants se révoltent à nouveau. Les Médicis sont alors synonymes de grandes difficultés pour la France. Heureusement, Louis XIII, à 16 ans seulement, organise l’assassinat du mauvais conseiller et retrouve son trône ! Dans les années suivantes, il rétablit son autorité grâce à l’un des plus grands ministres de notre histoire, le cardinal de Richelieu.
Alors finalement, que dois-tu retenir à propos des Médicis ?
- Les Médicis sont de riches banquiers originaires de Toscane. Habiles politiques, Ils prennent le pouvoir à Florence durant la majeure partie du XVème siècle.
- Les membres les plus connus de la famille sont Côme l’Ancien, l’un des hommes les plus riches de son époque et Laurent le Magnifique qui porte Florence à l’apogée de sa gloire, malgré ses conflits avec la papauté.
- La famille de Médicis donne aussi à la France deux reines très connues et très différentes : Catherine de Médicis, régente à partir de 1560 en pleine guerre de religions et Marie de Médicis, régente à partir de 1610, qui affaiblit l’autorité royale.
Symbole de l’avènement de la bourgeoisie commerçante, les Médicis marquent l’histoire de l’Italie et de l’Europe. Ils symbolisent les transformations de la Renaissance, qui remet en cause de nombreux aspects de la société du Moyen Âge. Mais ceci est une autre histoire.