Bonjour ! Tu aimes l’Histoire et tu as bien raison ! Aujourd’hui, je vais te raconter la guerre qui opposa Français et Allemands de 1870 à 1871.
Regarde d’abord cette frise chronologique : Nous sommes en 1870. L’Allemagne telle que tu la connais n’existe pas encore. À la place se trouvent plusieurs États de taille variable : des royaumes, des duchés, des principautés et même quelques villes indépendantes ! Deux groupes se distinguent cependant : D’une part la Confédération de l’Allemagne du Nord, créée en 1867 et dirigée par le plus grand royaume qui la compose, la Prusse, avec à sa tête le roi Guillaume 1er ; et d’autre part, un groupe d’Etats indépendants, à l’Est et surtout au Sud. Dominant déjà largement ses voisins sur le plan économique et militaire, le royaume de Prusse a l’ambition d’unifier toute l’Allemagne autour d’elle. C’est pourquoi, sous la direction du chancelier Otto Von Bismarck, elle commence par étendre son propre territoire : Au Nord, en affrontant le Danemark et au sud en battant l’Autriche. En deux ans, la Prusse gagne 73 000 km² et 4,3 millions d’habitants.
Cette situation inquiète les autres États européens et en particulier la France, alors placée sous le régime impérial et dirigée par Napoléon III. Si tu ne l’as pas encore regardée, je t’invite à regarder notre vidéo sur le sujet. Voyant d’un mauvais œil la naissance d’un nouvel état unifié et puissant dans son voisinage, la France proteste d’autant plus lorsque la Prusse propose, en 1870, de mettre sur le trône vacant d’Espagne un membre de la famille royale prussienne.
A la suite d’un nouvel incident diplomatique et sous l’influence d’une partie de son entourage, Napoléon III décide, le 19 juillet, de déclarer la guerre à la Prusse, à laquelle se rallient aussitôt les autres Etats allemands indépendants. Mais l’armée française est mal préparée, mal équipée et en sous effectifs. Très vite, c’est la débâcle ! De cuisants revers en Alsace et en Lorraine obligent les Français à faire retraite.
Le 18 août, les batailles de Saint-Privat et de Gravelotte opposent 190 000 Prussiens à 115 000 Français. Le combat sanglant se solde par une victoire allemande. Les troupes françaises se replient sur la ville de Metz, forteresse qui résiste encore en Lorraine.
Les 31 août et 1er septembre 1870, l’armée française résiste héroïquement dans le village et sur le pont de Bazeilles avant de se rendre à l’armée bavaroise, alliée des Prussiens.
Le 1er septembre a également lieu la désastreuse bataille de Sedan : Napoléon III et son armée se retrouvent encerclés dans la cuvette de Sedan dont la forteresse leur sert de dernier refuge.
Finalement, Napoléon III décide de se rendre aux Prussiens avec près de 100 000 soldats. Il se retrouve emprisonné dans un château en Allemagne dont il ne sortira que l’année suivante pour partir en exil en Angleterre.
Malgré cette capitulation, le gouvernement français choisit de poursuivre la guerre. Le 4 septembre, il décide de ne plus reconnaître Napoléon III comme chef de l’Etat, mettant ainsi fin au Second Empire, et proclame la IIIème République. Un gouvernement provisoire se met en place en attendant qu’une assemblée soit créée pour rédiger la Constitution du nouveau régime.
Sous l’impulsion notamment de Léon Gambetta, ministre de l’intérieur puis ministre de la guerre, ce gouvernement, dit de « Défense nationale » se donne pour mission de rassembler et d’organiser de nouvelles troupes afin de rétablir la situation. Mais la jeune République ne parvient pas plus à stopper les troupes prussiennes et allemandes. Durant tout l’automne, l’armée française se bat et perd sur tous les fronts : à l’Est, au Nord, dans le Centre et en Bourgogne. Finalement, en janvier 1871, Paris est coupée de toutes les armées qui, depuis la province, auraient pu lui venir en aide. La défaite est inévitable et le gouvernement de Défense nationale se voit contraint de négocier avec ses ennemis.
Entre-temps, profitant de leur victoire, la Prusse et ses alliés du Nord convainquent les états allemands du Sud de les rejoindre pour créer un nouvel Empire allemand. Ce dernier est officiellement proclamé dans la galerie des Glaces du château de Versailles le 18 janvier 1871 et Guillaume 1er en devient le premier empereur.
Le 26 janvier 1871, un armistice est enfin signé entre la France et le nouvel Empire allemand. Toutefois, en mars, une partie de la population parisienne, marquée par les souffrances subies durant le siège de la capitale et humiliée par la défaite, décide de se soulever contre le gouvernement de Défense nationale qui se réfugie à Versailles. C’est le début de la Commune de Paris : ce mouvement révolutionnaire entend renverser le gouvernement et l’Assemblée qui vient d’être élue le 8 février. Les insurgés, qu’on appelle les « Communards » sont finalement écrasés de manière très violente par l’armée, notamment à Paris durant la « Semaine sanglante » du 21 au 28 mai.
La guerre de 1870 – 1871 prend définitivement fin avec le traité de Francfort du 10 mai 1871 par lequel la France cède à l’Empire allemand l’Alsace et une grande partie de la Lorraine.
Finalement, que dois-tu retenir à propos de la guerre de 1870 – 1871 ?
- Le 19 juillet 1870, la France de Napoléon III déclare la guerre à la Prusse de Guillaume Ier, alliée à plusieurs états allemands.
- Le 2 septembre 1870, à la suite de la défaite de Sedan, Napoléon III capitule et se retrouve prisonnier des Prussiens.
- Sous l’impulsion de Léon Gambetta, un gouvernement, dit de défense nationale, tente de rétablir la situation mais doit lui aussi s’avouer vaincu en janvier 1871.
- En mars 1871, une partie des habitants de Paris, les Communards, se soulève, refusant la capitulation face aux Allemands. Cette insurrection est violemment réprimée et prend fin en mai 1871.
- Le traité de Francfort du 10 mai 1871 met fin à la guerre mais oblige la France à céder l’Alsace et une grande partie de la Lorraine.
La guerre de 1870 – 1871 n’est que le premier des trois conflits sanglants qui, en moins d’un siècle, vont opposer notamment Français et Allemands. Le prochain affrontement, aux dimensions mondiales, sera bien plus terrible tant par sa durée que par la dureté des combats et s’achèvera lui aussi à Versailles. Mais ceci est une autre histoire…