Bonjour, tu aimes l’Histoire et tu as bien raison ! Aujourd’hui je vais te raconter l’histoire des conquêtes coloniales de la France en Amériques du Nord.
Mais regarde d’abord cette frise chronologique. Tout débute à la Renaissance.
A cette époque, les Européens ont fait d’énormes progrès dans l’art de la navigation. Ils disposent de solides navires, de marins expérimentés et d’instruments comme l’astrolabe ou le compas qui leur permettent de naviguer en haute mer, même par mauvais temps. Ainsi équipées, leurs expéditions sont en mesure de parcourir le monde à la recherche de nouvelles terres.
Après la découverte des Antilles en 1492 par Christophe Colomb, les Portugais et les Espagnols sont les premiers à explorer les océans pour essayer de trouver une route maritime vers les Indes. A force de voyages, c’est l’explorateur Italien Amerigo VESPUCCI qui finit par établir l’existence du continent qui lui doit son nom : l’Amérique. A partir de là, les royaumes du Portugal et d’Espagne se constituent un gigantesque empire colonial, notamment en Amérique du Sud qui leur fournit de fabuleuses richesses.
Jalouses de ce succès, les autres puissances européennes ne tardent pas à se lancer dans l’aventure. En France, le navigateur Jacques Cartier, soutenu par le roi François 1er, tente de trouver un chemin vers l’Asie en passant par le nord. C’est ainsi qu’il aborde en 1534 l’Amérique du Nord. Il y découvre un fleuve qu’il appelle le Saint Laurent. En s’aventurant dans les terres, il ne tarde pas à faire la connaissance des peuples indiens qui vivent là depuis des centaines, voire des milliers d’années. Les premiers contacts avec ces autochtones sont pacifiques et certains accompagnent même Cartier à son retour en France.
Prenant officiellement possession de ces terres au nom du roi de France, Cartier décide de donner le nom de Canada à toute la région qui entoure le fleuve du Saint Laurent. L’ensemble des possessions françaises en Amérique du Nord va bientôt prendre, quant à lui, le nom de Nouvelle France.
Jusqu’à la fin du XVIe siècle, la France s’intéresse peu à ces possessions, plus préoccupée par les guerres de religion entre catholiques et protestants. Pourtant, les voyages vers la Nouvelle France se multiplient, notamment grâce au développement du commerce des fourrures, très appréciées en Europe ainsi que celui de la pêche. C’est à cette époque que commencent à apparaître les trappeurs. Ce sont des sortes d’aventuriers qui explorent les territoires encore inconnus des européens. Ils en profitent pour établir des liens avec les tribus indiennes et commercer avec elles.
A partir du XVIIe siècle, l’expansion reprend, en particulier grâce à un autre explorateur, Samuel de Champlain qui fonde en 1608 la ville de Québec et en fait la capitale de la Nouvelle France.
Administrée et exploitée économiquement par les Français, la Nouvelle France devient dès lors une véritable colonie. Toutefois, alors que cette colonie s’étend sur un territoire bien plus vaste que la France elle-même, la présence française en Amérique du Nord ne repose que sur l’existence de quelques villes, essentiellement Québec, Trois-Rivières et Montréal. Pour compenser cette fragile implantation, Champlain noue des alliances avec certaines tribus indiennes, notamment les Hurons mais s’attire l’hostilité des indiens Iroquois, ennemis des Hurons, qui plus tard s’allieront aux Anglais. Mais nous y reviendrons…
Lorsque Louis XIV arrive au pouvoir en France, il donne une nouvelle impulsion à la colonie en y affectant plus de moyens militaires et financiers. Mais le monarque sait que pour renforcer ses colonies, il faut en accroitre la population. Pour cela, il va jusqu’à financer le voyage de jeunes femmes célibataires, surnommées les filles du Roy, qui sont incitées à se marier avec les colons pour fonder une famille.
L’Église s’associe à cette démarche d’expansion car elle y voit l’opportunité́ de convertir les indiens au christianisme.
L’avantage des territoires conquis par les Français, c’est qu’ils sont connectés par des voies fluviales : le Saint Laurent est alimenté par les grands lacs, qui eux même mènent au fleuve Mississipi. Grâce à cela, un explorateur finit par découvrir une nouvelle région, plus à l’est, qui est intégrée à la Nouvelle France en 1682 et baptisée du nom de Louisiane.
Malheureusement, l’intérêt de la France pour ses colonies d’Amérique reste limité. L’activité économique repose principalement sur le seul commerce des fourrures et les conditions de vie difficiles dans la colonie n’attirent pas beaucoup de nouveaux colons.
Or, la France n’est pas la seule puissance européenne à vouloir étendre ses possessions sur ce vaste territoire. Parallèlement aux conflits qui les opposent sur le continent européen, la France et l’Angleterre s’affrontent en Amérique au cours de multiples guerres tout au long du XVIIIème siècle.
Lors du dernier de ces conflits, à partir de 1754, les Français, encore soutenus par quelques tribus indiennes et sous le commandement du Marquis de Montcalm, remportent d’abord certains succès. Mais profitant de leur supériorité numérique et déterminés à chasser les Français, les Anglais se renforcent. Leur marine de guerre, la Royal Navy, domine les mers. Sur terre, Les Anglais finissent par conquérir Québec en 1759. Cela conduit au traité de Paris de 1763 par lequel la Nouvelle France passe définitivement sous domination anglaise, à l’exception de la Louisiane qui est cédée à l’Espagne. C’en est fini de la présence française en Amérique du Nord.
Finalement, que dois tu retenir à propos des conquêtes françaises en Amérique du Nord ?
- Une colonie est un territoire occupé et placé sous la domination économique et politique d’une autre nation.
- Au XVIe siècle, la France part à la conquête de l’Amérique du Nord. Sa colonie, la Nouvelle France, est composée principalement du Canada découvert par Jacques Cartier en 1534 et par la Louisiane, conquise en 1682.
- Au cours du XVIIe siècle, la Nouvelle France se développe avec la fondation de cités comme Québec ou Montréal dont l’activité économique repose principalement sur le commerce de la fourrure.
- Les Français entretiennent d’intenses relations avec les tribus indiennes locales conduisant tantôt à des alliances, tantôt à des guerres. Ces rapports avec les autochtones seront toujours l’un des points clés de la présence française en Amérique.
- Mais la principale faiblesse de la France aux Amériques est le manque de nouveaux colons qui place la Nouvelle France en infériorité face aux colonies anglaises.
- L’affrontement en Europe entre les royaumes de France et d’Angleterre se prolonge ainsi jusque dans les colonies et aboutit finalement à la défaite de la France qui doit céder à sa rivale la majeure partie de ses territoires d’Amérique du nord.
Par la suite, la France n’aura plus jamais l’occasion de reprendre pied en Amérique du nord. Après la Révolution et la période de l’Empire, c’est en Afrique et en Asie qu’elle cherchera désormais à se créer un nouvel empire colonial.
Mais ceci une autre histoire…