LES DRUIDES 

Date de référence : -600

Tu aimes l’Histoire et tu as bien rai­son ! Aujourd’hui, je vais te racon­ter l’histoire des druides.

Regarde la frise chro­no­lo­gique : Nous sommes au VIe siècle avant Jésus-Christ, en Europe cen­trale, là où sont appa­rus les peuples celtes que les Romains appellent Gaulois.

Nous avons d’ailleurs consa­cré à ces der­niers une vidéo que je t’invite à regarder.

Bien que répar­tis en dif­fé­rentes tri­bus, les Celtes par­tagent une même langue et un mode de vie qui tourne autour du com­merce, de l’agriculture, de l’artisanat, mais aus­si de la guerre pour laquelle ils sont très réputés.

Chaque tri­bu dis­pose de druides, qui sont des per­son­nages impor­tants. Tu connais sans doute le célèbre Pano­ra­mix, qui détient le secret de la potion magique dans les bandes des­si­nées d’Astérix et Obélix.

Les druides sont des hommes ou des femmes et leur rôle est très éten­du car il est à la fois :

  • moral par l’influence qu’ils exercent sur la vie poli­tique de la cité
  • reli­gieux puisqu’ils dirigent les céré­mo­nies sacrées
  • médi­cal grâce à leur connais­sance des plantes
  • édu­ca­tif car ils trans­mettent leur savoir
  • Ils exercent aus­si la fonc­tion de juge dans les affaires entre per­sonnes ou entre tribus.
  • Enfin, les druides sont les scien­ti­fiques de l’époque. Ils s’intéressent au mou­ve­ment des pla­nètes et des étoiles et choi­sissent l’orientation des lieux sacrés comme sur le mont Bibracte.

Cer­tains spé­cia­listes de la civi­li­sa­tion cel­tique disent d’ailleurs que le mot druide signi­fie­rait « très-savant ».

Comme ils ne nous ont lais­sé aucun écrit, on ignore beau­coup de choses sur les druides. Mais on sait tout de même que les Celtes attri­buent à cer­tains d’entre eux des dons un peu particuliers.

Par exemple, il y a les ovates qui sont répu­tés pour leur connais­sance des plantes.

On pense d’ailleurs que ces ovates ont la fonc­tion de gué­ris­seurs ; ce sont éga­le­ment eux qui ont la charge d’organiser et de diri­ger les céré­mo­nies reli­gieuses. Ils sont connus pour leurs dons divi­na­toires, c’est-à-dire leur capa­ci­té à lire l’avenir.

Il y a aus­si les bardes qui sont un peu les artistes de l’époque car ils s’expriment par le chant et la poé­sie ; le barde est consi­dé­ré comme la mémoire du peuple. Il com­pose des poèmes à la gloire des héros les plus célèbres qu’ils soient roi, chef de tri­bu ou bien même druide. Il accom­pagne aus­si les mou­rants dans les der­niers ins­tants de leur vie et les guide vers l’au-delà. En effet, les Celtes croient à la réin­car­na­tion, c’est-à-dire à une forme de vie éter­nelle après la mort.

A cette époque, les connais­sances scien­ti­fiques sont bien moins éten­dues qu’aujourd’hui. Les mani­fes­ta­tions de la nature les plus simples (la suc­ces­sion des sai­sons, le jour et la nuit, le soleil qui réchauffe) comme les plus bru­tales (l’orage, la foudre, la séche­resse ou les inon­da­tions) sont attri­buées à une puis­sance divine. Les druides sont ceux qui inter­prètent ces phé­no­mènes natu­rels comme la preuve de l’existence de leurs dieux.

Les Celtes ont ain­si une série de dieux qui ont cha­cun une fonc­tion bien pré­cise dans la vie de tous les jours. Par exemple, Teu­ta­tès est le dieu de la com­mu­nau­té ; Epo­na est la déesse de la fer­ti­li­té, des che­vaux et des voya­geurs ; Cer­nun­nos est le dieu du renou­veau et des cycles natu­rels, donc des saisons .

Les druides connaissent par­fai­te­ment le cycle des sai­sons, grâce à une obser­va­tion très pré­cise de la nature, des cycles du soleil et de la lune. On sait par exemple qu’ils iden­ti­fient très pré­ci­sé­ment les moments impor­tants de l’année que sont les sol­stices et les équinoxes.

Le sol­stice d’hiver est le moment où le jour est le plus court de l’année, et la nuit la plus longue. Le sol­stice d’été, c’est l’inverse.

Les équi­noxes sont les moments de l’année où le jour et la nuit ont la même durée.

Figure-toi que nous avons gar­dé la trace de ces jour­nées un peu par­ti­cu­lières dans notre calen­drier actuel. Par exemple, le sol­stice d’hiver a lieu le 21 décembre qui est aus­si le pre­mier jour de l’hiver ; le sol­stice d’été est le 21 juin et c’est le pre­mier jour de l’été.

Toutes ces dates sont l’occasion de céré­mo­nies diri­gées par les druides. Elles donnent lieu à de grands ban­quets au cours des­quels on pro­cède à des sacri­fices rituels, notam­ment celui d’un tau­reau déco­ré de gui. On retrouve aus­si chez Asté­rix, sous une forme amu­sante, cette image du grand ban­quet ; je suis sûr que tu vois de quoi je veux parler !

La civi­li­sa­tion celte a été très puis­sante avant la conquête des Gaules par le géné­ral romain Jules César ; les druides y jouent alors un rôle majeur, conseillant les chefs de tri­bus et pre­nant même leur place si ces chefs ne se montrent pas dignes de leur fonction.

Pour les Romains, les druides sont des enne­mis car leur auto­ri­té et leur influence sur le peuple consti­tuent de sérieux obs­tacles à leur conquête. D’ailleurs, de nom­breux druides vont prendre la tête de mou­ve­ments de résis­tance ou de révolte à l’occupant romain.

C’est pour­quoi les Romains les pour­chassent sans limites et, dans leurs récits, vont en faire des per­son­nages cari­ca­tu­raux, assoif­fés de sang, bien loin de l’image du druide poète, amou­reux de la nature et gué­ris­seur … comme notre bon vieux Panoramix !

Fina­le­ment, que dois tu rete­nir à pro­pos des druides ?

  • L’existence des druides remonte au tout début de la civi­li­sa­tion cel­tique et ils ont tou­jours été consi­dé­rés comme des per­son­nages puis­sants et respectés
  • Dans la socié­té cel­tique, ils occupent des fonc­tions très diverses : rôle poli­tique et reli­gieux, gué­ris­seur, devin, juge ou encore enseignant
  • Ils entre­tiennent de nom­breuses croyances par­mi les­quelles notam­ment le culte aux élé­ments de la Nature qu’ils consi­dèrent comme la mani­fes­ta­tion de l’existence de leurs dieux. Ils croient aus­si à la réin­car­na­tion après la mort.
  • Les druides exer­çant une grande influence sur leurs peuples, ils consti­tuent un obs­tacle à la conquête de la Gaule par les Romains qui seront les pre­miers à vrai­ment remettre en ques­tion leur puissance.

Fina­le­ment, très vite après la conquête romaine, les druides vont com­plè­te­ment dis­pa­raître. Le Chris­tia­nisme est alors en passe de deve­nir la seule reli­gion de tous les Euro­péens, mais ceci est une autre histoire…

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