LES GAULOIS

Date de référence : -52

Grâce à une célèbre bande-des­si­née, tu as cer­tai­ne­ment déjà enten­du par­ler des Gau­lois… Ils sont les ancêtres du peuple fran­çais. Mode de vie, métier, habi­tat, il y a de mul­tiples choses à apprendre sur eux. Il y a aus­si l’his­toire de leur plus célèbre chef, Ver­cin­gé­to­rix et de son com­bat pour résis­ter aux enva­his­seurs romains.

Bon­jour ! Aujourd’hui, je révise avec toi les Gau­lois que tu connais sans doute à tra­vers une célèbre bande-dessinée.

Regarde cette frise chro­no­lo­gique : nous sommes au 1er siècle avant Jésus-Christ, sur cette terre que les Romains appel­le­ront plus tard la Gaule.

Mais sais-tu qui sont les Gau­lois ? Les Gau­lois sont des Celtes, un peuple venu d’Europe cen­trale qui a enva­hi pro­gres­si­ve­ment tout l’Ouest de l’Europe. Les Gau­lois sont loin de for­mer un peuple par­fai­te­ment uni, on compte une soixan­taine de tri­bus ! Ils par­tagent des dia­lectes et des cou­tumes très proches les uns des autres : ils peuvent donc faci­le­ment se com­prendre. D’ailleurs, tu parles un peu le gau­lois toi aus­si. Eh oui ! En fran­çais, des dizaines de mots sont issus du gau­lois : alouette, ardoise, caillou, che­min, char­pente… la liste est longue !

Puisque nous par­lons de langue, il faut aus­si que je te dise que le mot Gau­lois nous vient, à l’origine, des Grecs. Ils appe­laient ce peuple les Galate, ce qui veut dire « les enva­his­seurs ». En latin, Galate devient Gal­li puis, avec les siècles, se trans­forme en « Gaulois ».

Je vais main­te­nant te rap­pe­ler com­ment ils vivaient. Les Gau­lois sont, nous l’avons vu, divi­sés en 60 tri­bus à peu près. Quelques-unes ont d’ailleurs don­né leur nom à des régions ou des villes fran­çaises. Par exemple, la région Auvergne est déri­vée du nom de la tri­bu des Arvernes. Plus au nord, Paris, notre capi­tale, doit son nom à la tri­bu des Pari­sii, qui vivaient à l’endroit où se trouve Paris aujourd’hui.

Ces tri­bus ne sont pas tou­jours amies et sont sou­vent en guerre les unes contre les autres. Chaque tri­bu veut conser­ver son indé­pen­dance et dis­pose de son propre gou­ver­ne­ment et de sa propre armée.

La Gaule est jalon­née de petites cités, qu’on appelle Oppi­dum. Sou­vent situées sur une hau­teur et for­ti­fiées, elles servent de refuge en cas de dan­ger. Elles sont aus­si un endroit où l’on fait du com­merce. Enfin, ce sont des lieux de pou­voir où se prennent les déci­sions poli­tiques. En somme, c’est, pour chaque peuple, une petite capi­tale ! A titre d’exemple, on peut citer l’oppidum de Bibracte, capi­tale du puis­sant peuple des Eduens.

Voyons main­te­nant com­ment est orga­ni­sée la tribu.

Chez les Gau­lois, il existe trois caté­go­ries sociales : la classe des guer­riers, celle des druides, des sorte de prêtres et enfin la classe des pay­sans et artisans. 

Com­men­çons par cette dernière.

Les Gau­lois sont d’excellents pay­sans : ils maî­trisent la culture des céréales comme le blé ou l’orge et l’élevage des bœufs, des porcs ou des che­vaux. Ils brassent déjà l’ancêtre de la bière, qui s’appelle la cervoise !

Ensuite, ce sont d’habiles arti­sans : ils excellent dans l’extraction et la trans­for­ma­tion du fer qui leur sert à fabri­quer des outils, des armes, des roues ou encore des ton­neaux. Ils savent tis­ser la laine et le lin et en font des vête­ments, notam­ment des braies et des saies.

Mais les Gau­lois ne s’arrêtent pas là : ce sont des potiers très recon­nus, des orfèvres hors pairs la liste est longue ! Tu dois aus­si savoir que les Gau­lois vivent dans des mai­sons en bois et en tor­chis, avec un toit de chaume. Ils sont donc bons charpentiers !

Ce sont enfin des com­mer­çants qui vendent et achètent de nom­breuses mar­chan­dises à leurs voi­sins, en par­ti­cu­lier les Romains.

Par­lons main­te­nant des druides. Ce sont des per­son­nages puis­sants et dont l’autorité est très res­pec­tée au sein de leur tri­bu. Tu vas com­prendre pourquoi.

D’abord, ils sont un peu les savants de l’époque, à la fois mathé­ma­ti­ciens, géo­mètres, juges, connais­seurs des plantes et gué­ris­seurs. Ils sont aus­si char­gés de trans­mettre ce savoir, de géné­ra­tion en génération.

Les druides sont éga­le­ment des prêtres, qui tiennent un rôle impor­tant durant les céré­mo­nies reli­gieuses en l’honneur des dieux.

Car des dieux, les Gau­lois en ont une mul­ti­tude ! On dit qu’ils sont polythéistes. 

Par exemple, tu connais peut-être Tou­ta­tis, qu’on appelle aus­si Teu­ta­tès. C’est le dieu de la guerre. Mais il y a aus­si Tara­nis qui com­mande à la foudre ou encore Epo­na, la pro­tec­trice des che­vaux. Et bien d’autres encore…

Après les pay­sans, les arti­sans et les druides, il reste enfin la classe des guer­riers qui ont été au pre­mier plan lors d’un évè­ne­ment impor­tant : la conquête de la Gaule par les Romains.

Cette conquête a com­men­cé vers – 118 par le sud de la Gaule que les Romains appellent la « Pro­vin­cia », qui est deve­nue notre Pro­vence actuelle. Les Romains en pro­fitent pour fon­der des cités qui existent encore aujourd’hui.

Une soixan­taine d’années plus tard débute la Guerre des Gaules, que je vais te raconter.

A l’époque, le romain Jules César dirige la Pro­vin­cia avec le titre de Proconsul. 

Tout com­mence en – 58 : Les Hel­vètes, un peuple gau­lois qui cherche une terre où s’installer, enva­hissent le ter­ri­toire des Éduens, un autre peuple gaulois. 

Sou­viens-toi, les Gau­lois sont divi­sés en tri­bus : les alliances varient et par­fois des que­relles, ou même des guerres, éclatent.

Les Éduens sont d’ailleurs les alliés des Romains et pré­tex­tant vou­loir les pro­té­ger, César en pro­fite alors pour enva­hir toute la Gaule avec les puis­santes légions de l’armée romaine.

Cela déclenche pen­dant six ans de nom­breux sou­lè­ve­ments sur tout le ter­ri­toire, y com­pris en Bel­gique qui fait alors par­tie de la Gaule. Mais ces révoltes échouent car les Gau­lois semblent impuis­sants face aux redou­tables légions romaines.

C’est en ‑52 qu’entre en scène Ver­cin­gé­to­rix, un jeune noble de la puis­sante et pres­ti­gieuse tri­bu des Arvernes.

C’est alors un fait unique dans l’histoire de la Gaule : une grande majo­ri­té de peuples gau­lois s’unit der­rière Ver­cin­gé­to­rix contre leur enne­mi com­mun. Celui-ci n’hésite pas à pra­ti­quer la poli­tique de la terre brû­lée, qui consiste à brû­ler les récoltes afin qu’elles ne servent pas à nour­rir les Romains. 

Assié­gés par ces der­niers dans l’oppidum de Ger­go­vie, Ver­cin­gé­to­rix et ses guer­riers par­viennent à repous­ser leurs assaillants et obligent César à lever le siège. Encou­ra­gé par cette vic­toire, le chef Gau­lois pour­suit impru­dem­ment les armées de César qui se replient. 

Mal lui en prit car César repousse les assauts de l’armée gau­loise et l’oblige à son tour à se replier dans l’oppidum d’Alésia. Les Romains font aus­si­tôt le siège de cette cité en construi­sant de solides for­ti­fi­ca­tions tout autour. Mal­gré leur cou­rage, les Gau­lois se révèlent inca­pables de bri­ser le siège et faute de nour­ri­ture, sont mena­cés de mou­rir de faim.

C’est pour­quoi Ver­cin­gé­to­rix finit par prendre la déci­sion de se rendre à César. Dès lors, c’en est fini de l’indépendance des peuples gau­lois ; les Romains règnent en maîtres sur tout le ter­ri­toire de la Gaule. Ver­cin­gé­to­rix est alors fait pri­son­nier et mour­ra à Rome, cinq ans plus tard.

Ver­cin­gé­to­rix jette ses armes aux pieds de Jules César
par Lio­nel Royer

Fina­le­ment, que dois tu rete­nir à pro­pos des Gaulois ?

  • C’est un peuple consti­tué d’une mul­ti­tude de tribus
  • Ils sont divi­sés en trois classes : les guer­riers, les druides et les pay­sans et artisans
  • C’est un peuple très ingé­nieux : ils maî­trisent notam­ment l’agriculture et l’artisanat
  • Les Gau­lois sont poly­théistes et honorent plu­sieurs dieux
  • Autour de Ver­cin­gé­to­rix, ils ont résis­té à l’occupation romaine avant d’être fina­le­ment bat­tus par Jules César en ‑52 av JC

A la suite de ces évè­ne­ments, la Gaule adopte les lois et les mœurs romaines. Notre ter­ri­toire se couvre d’aqueducs et de cités romaines avec leurs thermes, leurs théâtres… Mais ceci est une autre histoire…

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